lettre ouverte à monsieur enesse

Contre la multiplication des tranquillisants.

Cher Monsieur enesse,

Les Français sont des veaux avait dit de Gaulle. Ils sont mous, grégaires, sans opinion. On leur dit d’aller à droite, ils vont à droite. On leur dit d’aller à gauche, ils vont à gauche. On leur fait des propositions électorales qui sont totalement contredites quelques semaines après, ils ne disent rien. Ils ne voient rien. Ils ne lisent rien. Est-ce qu’ils ne pensent plus ?

Mais est-ce qu’ils sont vraiment aussi stupides ? Pour contrebalancer ce si triste état, cher monsieur enesse, vous êtes obligés d’être partout à la fois, dans toutes les fonctions, dans tous les lieux publics, sur tous les écrans, sur toutes les chaînes. Cher monsieur enesse, comme je vous plains.

Mais cher monsieur enesse, je crois en connaître la raison. Les Français sont les plus grands consommateurs au monde de vin, de foie gras et autres enjoliments de la vie. Les Français sont aussi les plus grands consommateurs de calmants, tranquillisants et autres apaisants, médicalement distribués et remboursés par la Sécurité Sociale. Comment voulez-vous alors que les ouvriers travaillent, les conducteurs conduisent, les profs professent et les intellectuels pensent, s’ils dorment tous ?

Cher monsieur enesse, si les Français se réveillaient, ils pourraient prendre leur destin en main au lieu que ce soit vous seul qui soyiez obligé d’aller rendre visite à vos amis sulfureux du côté de l’orient et de l’extrême orient. Vous ne seriez pas obligé de vous prendre les pieds dans le tapis sous la tente d’un berbère en mal d’image.

Cher monsieur enesse, faîtes supprimer les tranquillisants et les Français se réveilleront. Et enfin, vous pourrez vous reposer, enfin, vous pourrez visiter les parcs d’attraction en famille en toute tranquillité. Enfin, vous pourrez profiter de votre jardin si bien situé en plein cœur de Paris.

Chers Français, chers compatriotes, réveillez-vous ! Prenez en main votre destin. Jetez vos psychotropes anxiolytiques et neuroleptiques. Levez-vous ! Laissez le trou de la sécu aux archéologues pour leurs fouilles futures et prenez en main votre présent et surtout, surtout, laissez les tranquillisants à celui qui en a vraiment besoin.

Une myrtille éveillée.
18 décembre 2007